Étant allés de bon matin
A Saint Malo depuis Antrain
Nous nous sommes quelque peu perdus
Pourquoi donc étions nous venus ?
Au débarqué des quais, hagards
Saoulés de la foule, nos regards
Faufilés sur ces rêves flottants
Aux couleurs du monde délirant
C’en était trop ! Nos souscriptions
Immédiates et radicales
Aux marchands d’éthyle, nos têtes de pions
A la mer, ses bateaux, au rhum, ses chacals
Qu’importe que les verbes aient disparu, nous buvions
Au forum des rhums en déroute, Antrain les champions !
Au mal de nos mères, hermétiques
Chamboulés sur la terre, émétiques
Au petit matin déguisé en cimetière
La foule, la haine en berne, sans entrain
Jo, notre bon copain, trop jeune en terre
Le monde enfin marche sur la tête à sa fin
A ces marins d’exception, cette question:
Pourquoi donc partir puisqu’à l’arrivée nous obstinons à faire tourner la Terre à l’envers ?
L’Homme se noie dans des flots d’argent,
Sous peu les poissons auront disparu
Nos illusions devenues poivre de mer.
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