Gilles de Chasles

Poète autrement

  • Ajonc de Fréhel

    Splendide lueur d’Armorique, ajonc du Cap Fréhel,

    Fleur beurre soleil, larme d’étoile, tombée du ciel.

    Salé sucré, est ton embrun, qui embaume la lande.

    Rose de bruyère arasée, rocaille goélande

    Parfum de mer emmêlé à la Terre, tu piques

    De tes côtes acérées, la main idiote bernique

    Parisienne et d’ailleurs, qui te parle de si haut,

    Qu’elle se frotte de remords au paysage si beau.

    Ajonc est l’âme celtique, phare des hommes d’aventure.

     Bel or des jours mauvais, écrin d’abri sur.

    Ajonc t’accueille, te salue, belle âme voyageuse.

  • Survivre à son ignorance

    L’école ne fabrique que de l’échec scolaire puisqu’elle n’apprend pas l’essentiel :
    l’Homme n’est pas sur Terre pour savoir, mais pour survivre à son ignorance.

  • La joie, pourquoi ?

    La joie est le sang de l’âme et la peur son poison.

    N’est pas un homme, pas une femme qui ne soit mon frère ou ma sœur d’humanité.

    L’autre dont j’ai si peur n’est que le malentendu que j’ai avec moi-même d’avoir trop longtemps oublié que j’étais pièce unique d’un puzzle appelé Univers . Ou rien ne manque , ni n’est en trop. Tout est présent pour l’éternité. Y compris la foi et l’intelligence, la paresse et autres générosité ou semblables folies.. Tout n’est que lumière.

    La possession n’est que misère et la richesse l’apologie de la déraison.
    Vivre n’a qu’un seul but : Trouver sa juste place parmi tous les vivants et la matière . Puis clamer sa joie d’être en harmonie , à sa juste place, sans masse , particule de l’infini dont le liant est la gangue de l’Amour infini.

    Mon regard, compassionnel et gracile se fera désormais à ma bouche, poésie de cette beauté absolue d’avoir en moi, en nous, en tout ce même germe d’amour que sa magnificence conduit au divin.
    Notre père qui est aux cieux , Tout est dans l’univers est cieux et merveilleux ! Et nous partie des deux qui nous ont engendrés.

    Nous confions notre pouvoir d’exister, ensemble, à des ego surdimensionnés, des présidents démagogues, des empereurs du faste et leur cour, les députés, parfois corrompus, représentants de la paresse du peuple fermant les yeux sur le pillage et la gabegie de nos lâches silences, nos hérésies.
    Notre seul pouvoir est de vouloir traverser notre vie, sans peur mais empreint de joie immense, hymne à l’amour..

    Un n’est que tout . Et tous sommes uniques et équitable ment importants.
    Ni plus, ni moins.
    S’agissant d’égalité, l’enthousiasme devient vite frileux , L’équité vient en relais. Le courageux est gratifié de plus de joie de faire vivre pour deux, lui et le paresseux. S’il plaît au fainéant de frôler l’inexistence de la tristesse de des larmes sèches à faire de sa vie un désert aride de l’amour, aux yeux noirs de ceux qui lui donnent les os de leur considération en festin, après tout?

    Nous n’ avons pas à aimer , mais veiller que à ce chacun se sente fruit de l’amour.
    Là est nôtre seule raison de vivre .
    En joie, car sang de notre âme. Sans laquelle nous ne sommes plus.
    Ni vivants, ni souvenirs.

    Le poète, chantre de l’amour s’il en a le grand talent, survit quelques temps de plus à l’ oubli de ordinaire des femmes et des hommes en portant au plus loin de leur cœur, la joie en étendart de l’amour , notre beauté , notre véritable richesse.

    Être .
    Vivant.

  • Docteur François

    Le  matin s'est levé frais au soleil naissant.
    En douceur, l'horizon s'est s'est fait couleurs d'agrumes.
    Et montent vers les cieux les volutes de brume.
    Le paysage traversé est éblouissant.


    Hier soir au coucher, je t'ai laissée boulversée.
    Je te voulais souriante, sans aucune larme versée.
    Fière et patiente, tu es fort jolie demoiselle,
    Belle et parfumée , tel ce décor de cannelle.


    Ton papa reviendra, sa mission terminée
    Petit ange que j'ai abandonné, sans me retourner;
    Mes larmes sur mes joues versées t'auraient renversée !


    Qu'il me peine de vous quitter ta maman et toi !
    Là bas, au loin de la misère, je suis François,
    Pour les bébés et leur maman, docteur vazaha.

  • A Saint Michel de Plélan

    Te rappelles-tu filant à travers les grands champs
    De notre insouciance, la chemise ouverte au vent,
    Les pieds de terre crottés, le regard culotté,
    Le rire franc à la bouche ? C’étaient de beaux étés.

    Les foins secs engrangés, l’heure était au goûter.
    Tartine de pain beurrée, sous chocolat râpé,
    Un verre de cidre frais, menthe à l’eau les enfants.
    Nous étions en joie à Saint Michel de Plélan !

    Puis vint le temps, un jour,où mémé se fit larmes.
    Elle qui avait bercé notre enfance de son charme,
    Etait allée rejoindre son homme, le brave Zidore.

    Ce midi, nous sommes, tous cousins attablés,
    Riant ensemble du vieux ventoué aux balles de blés.
    De nos bêtises passées. Ce furent de belles années !

  • Saint Jacut, 1975

    C’était juillet et maman était brune et belle . 
    Nous deux, frères, le pain beurre chocolat autour d’elle.  
    Victoire d'enfants, nous nous étions enfin baignés. 
    Le sable s’était fait mer,  nos cheveux tout mouillés. 
     
    Saint Jacut, entre Arguenon et fond de la baie
    Nous deux, gâtés au club Mickey, maman en paix. 
    Mais Bretagne n'est pas Lozère, un été sans pluie; 
    Ces jours K-way, la capuche en deuil de l'ennui. 
     
    Plage des Haas, s'aimant discrète face à la fière Saint Cast, 
    Tous bruns bronzés et fesses blanches,  singe au repas 
    Coques pain beurre en soirée, avant le Chef de l'Isle
    
    Au jamais de l’oubli, du soir, ses belles lueurs.
    Ses ruelles enserrées des maisons de pêcheurs
    Au rendez vous de l'Univers et de la Terre, l'écrin est jaguin


  • Fraternité

    Homme, ta peur a son onguent dans la musique de mes mots.

    Son prix a celui de ton propre jugement, confronté à mes idéaux.

    De la beauté entendue de mes vers, retrouve le luminescent univers

    De ce que tu fus jadis, être de courage et de vertu, avant ton calvaire.  

    Homme, ta peur n’est qu’elle-même, ne serait-ce que l’importance que tu lui accordes.

    Si tu trouvais la force de la minorer, de ne point l’écouter, lorsqu’elle t’aborde.

    A rebours, regarde-toi sans fierté, mais grâce, dans la beauté des yeux qui te font face.

    L’autre est toi-même, sans couleur ni préjugé, juste toi-même, dont la peur te glace.

    Comprends que tu es frère d’humanité, ni grand, ni petit, juste égal frère de lumière.

    Ne rougis, ni ne tremble, mais agis avec élégance, tes craintes, alors, sauront bien se taire.

    Dès lors qu’elles ne seront plus, élève ton cœur et souviens toi que tu es de notre globalité,

    Grain de beauté, infime d’Univers, pollen de l’Amour à semer sur tout ce qui luit à notre diversité.

  • Le poète, bouche de l’âme .

    Le poète a l'oreille de l'âme.
    Nous l'avons oublié, les deux  s'en sont allés .
    Au péril de nos corps et  esprits au bord du gouffre de l'incertain, il est peut-être temps de nous  en détourner en leur ouvrant  grand de notre coeur le renouveau..

  • Piscine



    Belle paresse du bleu au milieu du vert
    Le bassin est là, attendant vos brasses
    Les lignes du bois gris atours, tous unis vers
    Cul blanc, déjà nu, l’eau vous embrasse


    Au glisser bleu humide sur votre peau
    Crawl suave, papillon d’eau, joliment être, …
    L’onde est juste fraîche, ô le lieu si beau !
    Plus rien ne compte, si heureux flux êtes


    Vous, sirène, chaud soleil, en tentation
    Vos si beaux amis au sourire joyau
    Jouissez du tout, la piscine est là
    Amicale et royale, belle attention.


  • La vieille dame et solidor

    Sommeil sans fortune, fin de nuit à Solidor
    La vieille dame de pierre face à moi me regardant
    Je m’interroge sur la beauté du lieu qui dort
    Comment est-ce possible d’être à la peur conciliant

    Quand on se sait si pauvre miséricordieux en grâce ?
    Le blanc bleu azur du ciel en miroir des flots,
    Fière , Belle Dinard me sourit sur la rive d’en face
    Puissants sont mes regrets de ne pas être aussi beau.

Gilles de Chasles

Poète du quotidien transformé

“Il y a des jours où les mots ne viennent pas pour dire ce que l’on est. Alors on les invente.”