par Gilles de Chasles
Il y a des jours où les mots ne viennent pas pour dire ce que l’on est. Alors on les invente. On les empile. On les aime. On les trahit parfois. Mais toujours, on les offre. Voici les miens, pour aujourd’hui :
Être poète,
c’est être albatros :
ailes immenses, cœur trop vaste,
et pattes maladroites sur le pont du monde.
Être malade chronique,
c’est être pot de chambre
accroché au cul de la société,
oublié mais indispensable,
dérangeant mais vrai.
Être courageux,
c’est être ingénieur des ponts et chaussées,
érigeant des arcs impossibles
au-dessus des abîmes de peurs et de paresses.
Être handicapable,
c’est vivre plus et mieux
avec moins.
Être zèbre,
c’est être une horloge en avance sur son temps,
perpétuellement en décalage
et pourtant incroyablement juste.
Être prof,
c’est être le pigeon rêveur :
parfois chiant, souvent chiant,
mais capable de faire décoller les rêves.
Être prof de la vie malade,
c’est être un fils de Mandela :
enseigner la liberté aux corps enfermés,
la grandeur dans les douleurs.
Être croyant,
c’est être chenille
portant déjà dans ses silences
le destin d’un papillon.
Être amoureux,
c’est être mine d’or pour les autres :
espoir, confiance et assurance tout en un.
Être rebelle,
c’est être de Gaulle,
l’inconnu du 18 juin 1940,
qui parle aux ombres
avec la voix de l’avenir.
Être fidèle,
c’est être jardinier
sans cervelle d’épouvantail
les jours de grande sécheresse.
Être le jour de Pâques,
c’est être celui qu’on croyait mort
et qui revient frapper à la porte
de toutes les âmes possibles,
pour leur murmurer :
“Sortez de la boîte,
osez ENSEMBLE et ENFIN
la forme du puzzle humain,
chacun trouvant
ses amours,
sa bonne place,
sa juste richesse.”
Et vous ? Qui êtes-vous aujourd’hui ?
Bienvenue sur ce blog. Ici, on ne guérit pas.
On se transforme.