Valse des mots, les syllabes emportées par le vent, je m’emporte contre l’air et la pluie, la grisaille et les autres, le tout ça et puis rien, et zut à la fin.
Ma tempête intérieure prend le parti de cesser. Je suis, là, Bastion de Hollande. Le vent m’emporte. Je résiste. Il pleut. Je mouille. Pas grave. Je suis breton.
Je suis breton Malouin. Les chiens du guet au derrière de la Vie. Face à moi, grandiose, le large et ses îlots forteresses. Mes familiers. Mon splendide. Mon paradis de là où je suis, présent, camaïeux de gris. Le jardin de mes enfants, heureux et voileux.
ET je me regarde du haut de MOI-MÊME, ce minuscule rien au milieu de ce tout fouetté de tempête, les éléments s’accrochant à ce qu’il peuvent trouver sur leur propre chemin.
Et soudain, je me rends compte que je suis fier Dinan, du fond de l’estuaire, devenu Malouin. Roc de chair en bord de mer, roc de rien, battu par le fouet de la vie.
Je conclus, d’une pensée, mes yeux sont pleins de céleste acier, mes oreilles, les ouïes engorgées de souffle. Je dois m’en aller.
Les chiens du guet peuvent me croquer, l’important, n’est pas de vivre au soleil mais d’être élément de vie, soleil de pluie au pays du vent.
La vie n’est pas facile mais elle est si belle quand on prend soin de se regarder du plus haut de notre magnifique planète.