Poète autrement
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Poème dédié à Anna
Dinard, au tard de l’été,
L'heure s'en allait déjà au couchant.
Tous deux, beaux amants, s'étaient promenés,
Ils trouvèrent l’endroit charmant.
L'eau de sel, encore au soleil,
Le bassin, rond, bientôt argent,
Petit pois, œil de lune,
La piscine, posée sur la mer, aussitôt, leur plut.
Plouf !
Aux ocres et bruns du couchant,
Aux yeux et à la barbe de tous,
Ils plongèrent et se baignèrent
Leur petit cul nu,
Luisant tout blanc !
Gilles de Chasles
Mon bien aimé,
Nous nous sommes revus à Nantucket.
Vos yeux vous ont trahis,
Vous m’avez aperçue, je vous ai souri.
Cela vous a-t-il gêné ? Vous avez tourné la tête !
Vous étiez là, avec une très jeune demoiselle. Était-ce votre fille ? Je l’ai trouvée très belle. Ne ressentez pour moi aucun état d’âme. Ayez confiance en moi, je tairai ma flamme.
Reviendrez-vous bientôt à Martha ’s Vineyard ? J’y retourne voir le dimanche une vieille tante geignarde. L’autre jour, je vous ai retrouvé mon amant, très beau. Je vous espère très sincèrement ici, encore, à bord de votre bateau. Nathalie Longwood
Sieur Maquereau n’aimait ni l’eau ni le peuple des poissons.
Un jour de grande tempête, il se retrouva bien malgré lui à l’air des flots.
Apercevant la blanche écume, il lui tint ce monologue en guise de vile leçon :
« Eh Madame la Blanche, vous qui moussâtes de vos fiers panaches en surface de l’eau,
Qu’entendez-vous au bonheur des poissons qui prostituent leur temps dans ce bord d’haut
Et dont si bas je les tiens en profondeur de mon estime ayant les arêtes de la plèbe en travers de la gorge ? »
Ce à quoi, un goéland ayant battu le pavé du port manifestant sa famine, lui répondit en happant l’indélicat en coupe-faim
C’est ainsi que doit faire tout peuple souffrant, en étouffant l’arrogance de l’argent du seigneur qui en dépend et en fait son sel fin.
Gilles de Chasles