Au loin de Solidor,
Entre les deux rives là-bas
Le barrage de la Rance,
Gris chemin fourmilier
Des humains en mal de temps,
De tant s'aimer eux-mêmes
Qu'ils filent à cent risquant leur vie au vent
Risquant celle des autres pour un simple gain de temps
Car soudain,
Ceux de la route à Bourges
S'affolent, stressent et se pressent
L'heure du sas est si près !
Si proche que les voiturettes se prennent pour des Porches
Et pilent au feu rouge les dents dépassant le volant !
Il est l'heure pile. L'heure des moteurs sur la route aux arrêts Entre les voitures, réveillé le silence se répand et s'entend Le temps du sas aux voiliers aux voiles dépourvues de vent Les jumeaux du pont se lèvent, laissant passer majesté Un Muscadet vert battant pavillon ivresse à bord Et le fameux rafiot Mille Sabord