Gilles de Chasles.fr

Certains se découragent de chercher le bonheur pensant qu’il faut se lever tôt.
À ceux là, je leur dis d’avoir plutôt le courage de vivre leur rêve, de peindre des arcs en ciel sur le ciel noir de leur nuit. C’est ainsi que je vois en chaque être vivant, le reflet sur Terre d’une étoile.

L’avantage de la maladie chronique , c’est d’avoir deux vies en une seule existence . C’est vrai, il y a des inconvénients  Mais vu que la Terre tourne à l’envers , et que le monde marche sur la tête… Les inconvénients ? Il y a des tas de gens qui ont écrit du violon là-dessus. Je veux dire. Raconter l’enfer, ce n’est pas compliqué . C’est l’enfer . Tandis que le bonheur d’être malade, je crains que la concurrence sur le sujet ne soit pas bibliographie bien épaisse.

Moi ? Dingo ?  Evidemment ! 

Mais attends ! Hier, je vais quelque part avec mon vélo électrique. Il est blanc avec des roues à rayons réfléchissants. Je regarde les vélos qui sont là. Il y a le monde entier garé devant moi. Déjà tu as les électriques et les à pédales. Les propriétaires de à pédales, quand ils te voient, ils trouvent que tu fais ton fiérot.  Ils ont raison ! C’est vrai que tu es un peu plus fier d’avoir un vélo que tu as payé 2 700 balles qu’un bicloune qui t’a payé pour lui monter dessus, ! Sinon, comment tu n’as pas honte d’avoir une rareté pareille ? Oui , à pédales !  Parce que moi, c’est vrai, le mien de VELO. Il est électrique avec des pédales de boxe.  Des pédales de boxe ? Ben oui, la boxe !  L’électrique , c’est quand je suis fatigué. Faire du stop, quand tu es un quinqua essoufflé,   c’est quasiment impossible. Alors si tu en plus tu te mets à faire ça avec ton vélo tout court, mieux vaut écrire asile sur une pancarte.

Dans les films, ça marche. Il y a un camion qui s’arrête. Un monsieur qui rigole et un autre  qui conduit. Celui qui rigole, il a tellement de dents dans la bouche, qu’il ne parle pas. L’autre, c’est un petit gros moustachu qui se penche en avant dete demande où tu vas . Il dit 

«  Mettez votre moto derrière et venez nous rejoindre devant »

Une fois que tu as compris qui devant et quoi derrière, t’oublie de lui faire remarquer que ce n’est pas une moto, de peur qu’il parte sans toi . Tu pousses la vache à l’arrière et tu montes à coté du prisonnier, celui qui rigole comme Fernandel

On sort du film . On redevient sérieux et lucide. Je t’ai dit que j’avais parkinson ? Non ? Ben si . Il m’a pécho. Parkinson ?  Que je t’explique ? Oh là , tu veux t’ennuyer avec 400 pages de trucs et de machins compliqués ?

On va faire sérieux lucide et simple. Triple play. Tu as cinquante ans, tu te ballades avec une vraie armure de chevalier en métal. Tu trembles de la jambe comme si tu as toujours envie d’uriner dès que tu es debout statique. Evidemment, tu es fatigué, tu pues un peu celui qui  vit 32 heures sur 24 avec son costume de chevalier. Bon, tu te fais un fainéant à la table familiale pour ne pas aller chercher la fourchette qui manque. Déjà que tu as passé deux heures à mettre 5 assiettes et 4 verres , et 5 cuillères et puis une fourchette de moins . Les couteaux, tu as évité, vu que tu en as un  dans chaque segment de tes membres  qui te déchire une douleur à chaque  fois que tu bouges.  Comme tu es un peu différent du reste des comme-tu -étais-avant, tu as d’autres petits plaisirs. Que nous verrons après mais on finit d’abord avec le vélo.

Pour le stop on a dit. Tu oublies.  Tu as cinquante ans , tu as un vélo, une vraie armure de chevalier et cerise sur le pompon, on dirait que tu as envie  d’aller au petit coin.

 Venons-en aux fameuses pédales de boxe. Parkinson c’est une maladie. Au début que cet enfer te tombes dessus, tu te demandes où tu as pu aller pêcher une cochonnerie pareille . Tu regardes ta femme. Elle a un visage d’ange. Tu ne vas pas l’inquiéter pour rien, ce n’est pas grave. Ça va passer. Tu espères. Un soir, il fait presque nuit.  Il faut dire quand même que c’est l’hiver, et que tu vas acheter une télé. Avant, tu es allé consulter ton toubib généraliste, celui que tout le monde dérange au téléphone pendant la consultation.  La tienne. Celle que tu payes et qu’on te rembourse .  En gros ça donne une consultation de ce genre .

– Bonjour Docteur
–  Bonjour Monsieur Gilles   Asseyez-vous, je vous en prie.

Dring !

Veuillez m’excuser. Oui Allo ? ….. Lui-même. Oui Bonsoir (blabla bla dans l’écouteur ) Non, je n’ai pas encore reçu les résultats (blabla bla dans l’écouteur) Non, mais vous avez fait ça quand ? (blabla bla dans l’écouteur)Mais c’est beaucoup trop tôt . Je vous l’ai dit ce matin, il faut attendre 48 h. (blabla bla dans l’écouteur) Non, 48 h. . (blabla bla dans l’écouteur) Oui, c’est le délai normal. (blabla bla dans l’écouteur) Non, mais je ne peux rien faire. . (blabla bla dans l’écouteur) Non , mais leur téléphoner ne sert à rien . Je vous ai expliqué ce matin. Que les prélèvements étaient effectués ici au laboratoire, mais que les analyses,  (blabla bla dans l’écouteur) Oui Voilà ! . (blabla bla dans l’écouteur) .  Allez ! (blabla bla dans l’écouteur)  Oui, Allez  Bonsoir ! . (blabla bla dans l’écouteur). Oui oui. Oui . Je vous préviens . . (blabla bla dans l’écouteur)  Allez Bonsoir

Alors Monsieur Gilles  Qu’est ce qui vous amène ?

Apres quelques autres Drings du même genre, je n’appelle pas ça, des conversations, je me retrouve avec une irritation du cervelet.  C’est bizarre, son diagnostic, je le trouve comment dire ?  Irritation du cervelet !  Disons, un peu . .. un peu truc pas trop maitrisé  pour être franc. Et puis , je ne suis pas médecin. Et en plus, je n’ai pas des crêtins qui me téléphonent pour me demander tout et n’importe quoi, comme  celui qui veut une ordonnance pour des bas de construction ! J’ai bien orthographié.      Donc le toubib, je ne lui en veux pas . 

Donc me voilà dans le magasin de télés avec  ma femme et mes garçons qui ont 4 , 6,et 8  ans Mes loustics  quand ils n’aiment