Extirpé de son ailleurs contre son gré Poussé par la faim sur la mer, non sans regrets De quitter père, mère, famille, et amis Le voilà arrivé à Lampedusa Soulagé d’avoir échappé à l’au-delà, Hagard et en vie, Il est là, trempé, soulagé et à votre avis, ... ?
Vous êtes-vous un jour demandé Si de l’un ou de l’autre, vous étiez l’autre. Au pile ou face de la destinée Celle qui vous poussé jusque-là, à l’aube ?
De votre désillusion, car le bagne Vous attend au pays de cocagne Pour satisfaire la médiocre vie de l’un Qui a fait de vous son homme de main
Invisible qui lui rend service Vous voir le mène au supplice De tant vous ressembler dans votre différence A qui profite l’offense ?
Lui a migré de son pays, Et vous de votre humanité, A l’homme haï Qui êtes-vous en réalité ?
Celui qui ne se contente pas du bonheur D’avoir à si vil prix un serviteur ? Si vous le renvoyez, qui s’occupera D’exécuter ce que vous ne voulez pas ?
A qui profite l’offense D’exacerber à ce point notre différence Le rendant coupable de notre indifférence Et coupable de notre défiance ?
L’un et l’autre depuis toujours ne faisons qu’un Sauf aux yeux de cupides coquins Prêts à tout pour tout obtenir de vous : Votre honte, votre dignité et vos sous.
Le coupable est là, peut-être vous ? De cette histoire de fous et de faim, Ne serait-il pas temps d’en siffler la fin Notre cupidité, notre soif de plus que tout,
De pas assez ou de trop Ne mérite-t-elle pas que nous soyons généreux du cœur Et avare en rancœurs, Pour nous sortir tous de ce marigot ?
La terre est vaste, nous n’avons rien à perdre D’abandonner nos peurs au profit de notre envie de meilleur De substituer à la préférence nationale, celle du bonheur De faire de nous des hommes dignes et intègres
Nous avons cette unique responsabilité De faire perdurer l’Humanité, C’est énorme et bien assez Pour ne pas nous égarer en stériles conflits d’intérêts.
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